L’abscisse et l’ordonnée
L’abscisse est la cruelle Maîtresse de l’ordonnée.
À Peine se sont-elles croisées
Qu’elles enfantent, baptisent et domicilient un petit point
Dont il faut reconnaître – à regret – qu’elles ne prennent aucun soin.
L’abscisse en effet n’a de cesse que de rencontrer une nouvelle ordonnée
Plus jeune, plus belle,
À laquelle elle fera illico un nouveau petit point unique,
Qu’elle abandonnera comme le précédent,
Le vouant le plus souvent
À la solitude paranoïaque des corps totalement ordonnés.
Marie Desplechin